J'ai emprunté ce livre à notre association, je me suis dis que j'allais noter ici ce que j'en ai retenu...
Déjà je suis assez fière de connaître une partie du grand nombre de psychologues, pédopsychiatre, psychanalyste ou encore pédiatre qui sont cités, ne serait-ce que de nom.
Il y a des références vidéos comme l'émission "la marche du siècle : mystère bébé" de 1992 mais que l'on ne peut visionner sur le site de l'INA qu'en payant.
L'auteur nous parle de son passé au "Club des tous petits", si l'assistante maternelle que je suis peut du coup imaginer comment ça se passe dans une halte garderie, même si celle qui est décrite était expérimentale à l'époque, l'auteur laisse entendre qu'aujourd'hui, sachant ce qu'elle sait, il y a certaines choses qu'elle aurait aimé changer.
Toute production décidé par l'adulte se heurte aux capacités manuelles et intellectuelles de l'enfant de moins de 4 ans.
De plus, si elle se déroule sur plusieurs séances, elle ne s'accorde pas bien avec la façon dont le jeune enfant se situe dans la temporalité.
Le fait d'offrir est plus un geste artificiel, l'enfant s'est juste soumis à l'adulte : l'idée de faire un cadeau n'est pas venue de lui.
Le terme "assistante maternelle" a remplacé le mot "nourrice" en 1977. Sa fonction était "d'assister les parents dans leur taches éducatives".
Elle cite le livre "les bébés sont-ils heureux en crèche", dans lequel l'auteur fait remarquer que certains bébés, de part leur tempérament et habitudes familiales, souffrent des rythmes de la collectivité. Les parents avaient alors du mal à entendre que leur enfant pourrait s'épanouir aussi au domicile d'une assistante maternelle (ou autre accueil individuel)...
(En fait le livre regorge de citations je ne vais donc pas toutes les citer...)
Elle fait la différence entre "faire une activité" et "être en activité". Par exemple faire une activité pâte à sel ou motricité, et être en activité parce que l'enfants touchent des éléments naturels ou escalade, enjambe... la nature.
Elle déplore que le personnel des EAJE ne soit pas formé pour ce qui est des jouets et que toute leur journée soit programmée, comme en maternelle.
Un jouet avec lequel l'enfant joue est utile, même s'il n'est pas au goût des parents.
En milieu professionnel, elle conseille d'éviter les jouets à piles et les licences.
"La capacité à jouer avec les autres ne peut pas être attribuée uniquement à la fréquentation d'un mode d'accueil, car l'élan interactif et le plaisir d'être ensemble font, dans tous les cas, partie du processus de maturation du petit d'homme"
Les professionnelles qu'elle rencontre en formation lui disent devoir trouver la bonne posture pour assurer un rôle de facilitateur du jeu plus que d'organisateur, argumenter l'idée que l'enfant ne joue pas pour apprendre mais qu'il apprend beaucoup quand il joue.
Elles savent qu'elles sont perçues comme des personnes qui ne font rien pendant que les enfants jouent, que les familles sous-évaluent les apprentissages par le jeu libre et le temps de préparation et d'accompagnement de ces temps.
Les séquences de stimulation proposées par l'adulte (qui propose donc un jouet) n'ont qu'un intérêt limité.
Elle parle de stimulation directe (quand l'adulte va aider ou orienter l'enfant), et de stimulation indirecte (quand le matériel est conçu pour inciter l'enfant et lui permettre de réussir).
Elle parle de stimulation directe (quand l'adulte va aider ou orienter l'enfant), et de stimulation indirecte (quand le matériel est conçu pour inciter l'enfant et lui permettre de réussir).
Les bébés sont des chercheurs en herbe et la pensée se déploie d'abord dans l'action, le tâtonnement et la répétition.
Lors des ateliers de manipulation, l'adulte doit se contenter d'assurer la sécurité physique et affective, de mettre des mots sur des sensations, valoriser, gérer les conflits.
On peut parler de "jeu libre" lorsqu'il s'agit de jouets mis à disposition et "d'activités" quand il s'agit d'un jeu qui aura nécessité une préparation (ex la semoule : on met une bâche au sol.... ou encore on change de salle...
L'auteur nous invite à nous demander si ces temps "d'activités" n'empiètent pas trop sur le temps de jeu libre, de bien observer les mimiques de l'enfant : ne serait-il pas plus heureux avec ses cubes ?
Même constat pour les spectacles : les bébés sont-ils capables de surmonter les émotions fortes qu'un spectacle pourrait déclencher chez eux ?
Elle reconnait que la valeur du jeu libre demande beaucoup d'argumentation.
Dans le suite du livre elle aborde longuement :
- l'éveil des 5 sens, avec à chaque fois tout un tas de pistes à explorer, également au niveau de l'environnement de l'enfant (visuel...)
- les différents types de jeux et la façon dont ils devraient être mis à disposition : en accès libre sur une étagère, toujours rangés à la même place...
Elle recommande des jouets simples, les jouets de nos jours ont trop de couleurs et motifs, trop de fonctions, ce qui en fait des objets souvent lourds et trop gros.
- la motricité avec tout un tas d'idées là encore.
Concernant l'environnement visuel de l'enfant (la déco quoi), elle cite Daniel Stern en disant que l'enfant est plus sensible aux formes qu'aux éléments figuratifs, elle fait référence aux couleurs vives des murs et plafond de crèches et aux animaux qui décorent ces mêmes murs.
Elle dit aussi que si les bébés pouvaient parler elle leur demanderai ce qu'ils ressentent quand ils sont dans leur poussette, tournant le dos à leur figure d'attachement, pendant qu'il essaient de décrypter le monde...
Ça donne à réfléchir, moi qui tourne volontairement le siège de la poussette côté route pour que l'enfant profite du paysage...
Elle parle de l'importance des situations de relation duelle avec chacun des enfants et de la responsabilité du professionnel dans leur acquisition du langage.
Je ne peux m’empêcher de noter que dans l’accueil individuel, le problème ne se pose pas, le professionnel étant le seul adulte présent et n'ayant que 3 ou 4 enfants sous sa responsabilité, les dialogues en duo se font toute la journée.
L'enfant pourra reproduire dans le jeu imaginaire, le vocabulaire qu'il a entendu et les comportements qu'il a vu, ce qui va lui demander de gros efforts de réflexion.
L'enfant qui veut s'approprier l'objet de l'adulte (téléphone, télécommande, rouge à lèvres...) n'est pas encore dans le "jeu", il le sera quand il imitera, ce qui est plus difficile.
L'auteur parle de l'importance de ne pas interrompre les enfants dans leur jeux de rôle.
Il est fait régulièrement référence au système ESAR qui permet de classifier les jeux. Franchement j'ai exploré le site et c'est beaucoup trop compliqué pour moi passé l'étape des 4 lettres.
Pendant les séances de lecture, il ne faut pas être surpris de voir des enfants sortir du groupe pour aller jouer, ils n'en sont pas moins attentifs. Au professionnel de trouver comment susciter l’intérêt de l'enfant s'il souhaite qu'il reste assis.
Il ne faut d'ailleurs pas obliger un enfant à rester.
Même chose pour les jeux de société, les enfants sont libres d'arrêter dès qu'ils en ont envie, surtout que ces jeux leur demandent beaucoup d'attention.
Selon l'auteur, faire la cuisine avec l'enfant n'est pas jouer, ou peu. Il y a trop de contraintes, c'est l'adulte qui connait la recette, qui va doser... L'activité n'a de sens que si l'enfant goûte ce qu'il a cuisiné, ou l'emporte chez lui pour le manger en famille.
Le "jeu" correspondant serait le coin cuisine et la dînette, où l'enfant serait libre de faire comme il lui plairait.
Même chose pour le jardinage : il y a une attente de résultat (la pousse) et cette responsabilité peut être difficile à porter pour les moins de 2 ans.
Tout ce qui est en rapport avec la réalité n'est plus du jeu, toutefois voir pousser la graine qu'on a semé est un moment riche de sens et de plaisir.
Chaque chapitre du livre se termine par un petit bilan "à retenir", il y a aussi des tableaux avec des listes de jeux ou d'activités possibles.
et bien tu m'as juste donné envie de le lire ce bouquin, il me plait beaucoup. merci.
RépondreSupprimerj'ai hâte de le lire ! merci pour ce compte-rendu !! tu me l'amènes demain ? merci !
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