Au programme l'alimentation de l'enfant de plus de 6 mois :
Le tout petit de moins de 6 mois a un réflexe archaïque au niveau de la langue qui fait que tout corps étranger qui entre en contact avec celle-ci est recrachée. Si ce corps étranger venait tout de même à s'éloigner vers la gorge ce même réflexe le lui ferait recracher.
Jusqu'à 6 mois, ce réflexe se déplace vers le fond de la gorge, ce qui fait que l'enfant peut mettre en bouche des corps étrangers mais s'il venait à trop s'éloigner vers la gorge ce même réflexe les lui ferait recracher (en fonction de sa taille).
Il y a une "mode" actuellement, la DME "Diversification Menée par l'Enfant", qui consiste, si toutes les conditions sont réunies, à proposer à l'enfant des aliments qu'il va pouvoir saisir et porter en bouche et ainsi se nourrir seul, à son rythme. Il y a beaucoup de conditions à remplir, chacune est essentielle, comme le fait de se tenir assis, de savoir portée de façon volontaire un aliment à la bouche et j'en passe.
Notre formatrice en profite pour attirer notre attention sur les saucisses type "knacki" : il faut les couper au moins dans le sens de la longueur : en effet le diamètre de celles-ci correspond au diamètre de la trachée de l'enfant et son corps mou et de sa peau qui adhère font qu'en cas d'étouffement il est impossible de l'en faire extraire, même par un secouriste. Plusieurs décès ont déjà été constatés, d'ailleurs il y a désormais un avertissement sur les sachets.
Pour revenir à l'alimentation de l'enfant :
La texture évolue, de fluide (lait), elle passe à molle vers 6 mois.
C'est la texture des petits pots du commerce, il est difficile d'obtenir les mêmes résultats avec les robots ménagers de nos maisons (mon babychef de 1994 y arrive mais pas mon nouveau babycook)
Puis granuleuse quand l'enfant commence à mastiquer (8/10 mois), puis en petits morceaux tendres quand l'enfant a suffisamment de dents (12/14 mois).
Il faut éviter de mélanger deux textures dans un même plat, comme par exemple les petits morceaux dans une purée lisse : l'enfant quand il a la cuillère en bouche reconnait la texture fluide et l'envoie aussitôt vers sa gorge, si un petit morceau passe au même moment il peut par réflexe le rejeter, tousser... ou tout simplement être dans l'incompréhension, son signal ayant été faussé.
Progressivement la structure des repas va évoluer avec l’ajout des groupes d'aliments manquants pour finir avec l'ensemble des 6 groupes d'aliments :
- Viande, Produits de la pêche, œufs (VPO)
- produits laitiers
- Corps gras
- Féculents
- Végétaux frais cuits
- Végétaux frais crus
J'apprend que je dois donner une entrée à partir de 12 mois, oups !
Je ne donne que très rarement du cru, re-oups. (bon aussi si je suis cette formation ce n'est pas pour rien hein !)
Les fruits et légumes crus ont des fibres plus dures que les fruits et légumes cuits et le corps a besoin des deux.
Certains aliments comme les choux, les lentilles, les blancs œufs et d'autres vont revoir leur période d'introduction revue mais rien d'officiel encore. Les chercheurs auraient faits machine arrière, à suivre...
Les quantités sont données en cuillère à soupe ou à café, moi qui pèse toujours tout... et finalement on ne parle pas trop de quantités précises pour tout ce qui est féculents, fruits et légumes crus et cuits.
Nous avons joué à élaborer des menus à l'aide d'un tableau afin d'être sûr d'avoir un apport (et pas 2) de chaque groupe d'aliments).
Nous avons parlé :
- des allergies et intolérances, les indications sur les boîtes qui doit être surveillées au moment de l'achat...
- des précautions et conseils diététiques en cas de troubles intestinaux (diarrhée, constipation).
- des protocoles d'hygiène pour la préparation des repas
- des modes de cuisson
- de la conservation
- des tableaux équivalences (calcium, fer...)
On nous a donné un tableau avec les épices et les meilleurs mariages, parfait pour moi, je ne pensais même pas que l'on pouvait épicer le plat d'un bébé.
On nous a donné aussi plein d'idées cuisine, chouette !
On a même eu un tableau "calendrier des festivités" avec des idées de plats en fonction (poisson d'avril, carnaval...)
Puis nous avons abordé le sujet tant attendu par la plupart des participantes (et des mamans :-) ) : l'accompagnement :
On nous apprend que la perception des différentes saveurs se fait sur plusieurs zones de la langue, mais surtout que c'est le nez qui participe à hauteur de 90% dans la reconnaissance du goût. Des expériences ont été faite et un adulte qui se boucherait le nez et se banderait les yeux aurait peu de chance de reconnaître le goût de l'aliment qu'il mange. De ce fait l'accent est mis sur la nécessité que l'enfant ait le nez bien dégagé au moment du repas.
Le repas est avant tout un plaisir, pour stimuler ce plaisir plusieurs solutions.
Cela passe par la lecture de livres sur le sujet (on nous donne une liste d'exemple), par la présentation des assiettes (éviter les marrons "caca"..., faire des présentations rigolotes...), et bien sûr par l'odeur et enfin le goût.
L'ambiance est bien sûr aussi essentielle.
Il faut nommer les aliments, montrer leur préparation à l'enfant, c'est ce que je fais chaque fois que possible, même si cela peut déplaire à certaines puéricultrices de PMI...
Vers 18 mois / 2 ans il se peut que l'enfant rejette un nouvel aliment, d'où l’intérêt d'en introduire un maximum avant cet âge.
À partir de ce stade de la formation comme je m'en doutais nous basculons naturellement vers la bientraitance : si l'enfant refuse de manger ne pas stresser, dédramatiser, suivant les "règles" ou l'organisation de chacune donner le dessert ou faire attendre que les autres ait terminés, assis ou debout là encore c'est selon...
PRIVER UN ENFANT DE DESSERT EST UNE FAUTE PROFESSIONNELLE.
Notre formatrice m'a autorisée à communiquer quelques documents intéressants sur le sujet mais trop long pour retranscrire ici.
Je me contenterai de reprendre une page qui reprend les points à retenir, écrite par notre formatrice à partir du livre "Vivre heureux avec son enfant" de Catherine Gueguen, pédiatre bien connue des professionnels de la petite enfance, en cherchant sur Youtube vous trouverez plusieurs vidéos.
"ET LA BIENTRAITANCE ?
Après avoir expliqué les mécanismes de maturité émotionnelle et affective de l'enfant, Catherine Gueguen explique :
➔ Le rôle de l'adulte dans le cadre des repas.
En voici les grandes lignes :
• Aider l'enfant à se connaître, à être à l'écoute de son corps, connecté à ses sensations de faim, de satiété.
• Faire confiance à l'enfant, laisser l'enfant manger à sa faim.
• Se mettre à la place de l'enfant (empathie). Accueillir ses émotions, les sentir, les comprendre.
• Bannir jugements et étiquettes
• Ne pas utiliser menaces, cris, punitions, humiliations verbales et physiques qui n'éduquent pas l'enfant et sont nocives pour son cerveau.
➔ L'attitude de l'adulte dans le cadre des repas
En voici les grandes lignes :
• Accueillir ses propres émotions et les exprimer
• Aider l'enfant à mettre des mots sur ses émotions, puis dire ce qu'il souhaite
• Ne jamais dévaloriser ou humilier l'enfant
• Etre un modèle, repère, pour l'enfant mais aussi...
• ... accepter de ne pas l'être tous les jours !
• Donner des repères dans la douceur et la bienveillance
• Proposer une présence affectueuse
• Maîtriser le regard, le ton, les gestes
UNE ATTITUDE BIENVEILLANTE AIDE LE CERVEAU À SE DÉVELOPPER FAVORABLEMENT.
"Notre façon d'être, durant les repas, agit donc sur le développement de cerveau de l'enfant. La petite enfance est la période de la vie durant laquelle le cerveau est le plus fragile, le plus malléable.
Tout ce que vit l'enfant, toutes ses relations ont une impact majeur sur son devenir, en modifiant, modelant le développement du cerveau, et ces modifications se répercutent ensuite sur son comportement, ses capacités émotionnelles, relationnelles et sur ses facultés d'apprentissage. Oui, bien se comporter avec un enfant est primordial et a une influence décisive sur ce qu'il est et va devenir.
Catherine Gueguen""
Nous avons ensuite abordé différentes situations que nous pouvons rencontrer, la néophobie, le gros mangeur, le petit mangeur, l'addiction au sucre, les excès... et parlé de l'attitude à adopter, des conseils à donner, au parents aussi car c'st avant tout un travail d'équipe !
On nous a donné pas mal de lecture avant de passer aux ateliers pratiques, pas ma tasse de thé je l'avoue...
Pour cela notre animatrice nous avait demandé de confectionner un gâteau au chocolat rond, dont Paola s'est chargée, des fraise "tagada" et des "toblerone", dont je me suis chargée, facile...
Elle nous a fait confectionner des desserts "attractifs" : un château et un paon ( ! )
La formation s'est achevée après un goûter mérité :-)
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